Se reconnecter à soi, se transformer et s’épanouir

Se reconnecter à soi est dans l’air du temps. Ces vingt derniers mois nous ont malmené et sans doute avez-vous parfois senti perdre le contact avec vous-même, ou au contraire ressenti le besoin de vous reconnecter à votre Etre (les confinements y ont contribué). Voici quelques pensées et explorations sur le processus que j’ai nommé Métamorphose de soi.

Se reconnecter à soi et apprendre sur soi

Vu par Pascal dans les Pensées, la condition humaine est singulièrement complexe, mélange de grandeur et de misère étroitement dépendantes l’une de l’autre. « Les pensées font la grandeur de l’homme », certes mais pour se tenir droit comme un chêne, qu’avons-nous à apprendre sur nous-mêmes afin d’incarner cette Unité faite Homme ?

Quel est le gain de conformité à la norme sociale ?

L’adaptation aux schémas éducatifs qui sont les nôtres, nous apporte l’illusion d’un bien-être, d’un épanouissement. Cela commence dès le plus jeune âge : la crèche, l’école, le mariage, les enfants, le travail… Nous sommes bien souvent dans un monde de contraintes et d’obligations. Nous cheminons inexorablement vers on ne sait quoi, on ne sait où.

Et puis un beau jour, il y a un arrêt-image. Les tuiles de la vie, plus ou moins importantes sont comme autant de petits cailloux dans nos chaussures, ou encore des panneaux de signalisation qui nous demandent de faire un STOP.

// Question ? Allons-nous conserver ces cailloux dans nos chaussures ou dépasser ce stop imprudemment ? Dans les deux cas, cela risque d’occasionner de la gêne, de faire souffrir ou de nous bloquer dans notre avancement. Il s’agit souvent de malaises et de peurs. Souvent associés à de l’insatisfaction, ces signes sont normaux et participent au changement. Leur acceptation dans la bienveillance envers soi est la clef. Cela fait partie intégrante des étapes de la transformation.

Chemin faisant…aller à la rencontre de soi

Se reconnecter à soi, aller à la rencontre de son soi essentiel, égaré au détour de ces impératifs, de ces exigences de tout ordre. Or, n’avons-nous pas appris à exister et désappris à être ?

Différentes appellations rivalisent pour ce retour vers soi. Cela peut être traduit en psychologie à « se relier à son moi profond », ou bien en développement personnel, à « se reconnecter à notre guide intérieur », ou encore « écouter son maître intérieur », « l’appel de l’enfant intérieur », « le soi essentiel », « à la recherche de son identité profonde ». J’ai opté pour la Métamorphose de soi, processus naturel régi par les forces de vie.

Lorsque le papillon vit sa métamorphose de soi, il est dans l’Être, passe les phases de transformation jusqu’au déploiement de ses ailes et l’envol vers des contrées jusqu’alors inconnues. Il ne pense pas, il est, et suit sa transformation naturellement. Nous autres humains, dotés de conscience, abritons tous « un maître intérieur qui sait ce qui est bon pour nous, alimentation, travail, choix amoureux, mode de vie… ». Mais nous l’ignorons. Or notre transformation dépend de l’écoute de cette petite voix intérieure, de sa prise en compte.

Sans changements intérieurs, il n’y aurait pas de papillons

Ce parcours, ce chemin que nous fréquentons à la découverte de ce qui fait de soi un être unique, spécifique et talentueux met chaque personne dans une perspective de « savoir devenir ».

  • C’est libérer en soi tous les possibles, dans le respect de sa profonde nature et devenir le compositeur de sa propre mélodie harmonique.
  • C’est lorsque la jonction, le point de fusion entre le soi essentiel et le soi existentiel sont en parfait alignement, que l’on peut déployer ses ailes et participer à la cocréation d’un devenir, d’un futur ‘sustainable’ pour les générations futures.

Nous magnifions la pyramide Etre-Faire-Avoir car nous plaçons l’Être comme la clef de voûte de ce qui est.

Le processus de métamorphose de soi

Le processus de métamorphose de soi passe par une période de transformation interne qui demande de s’ajuster par rapport à nos valeurs, nos croyances, notre dynamique comportementale, nos talents et nos points forts.

Il demande aussi de pratiquer une écoute de notre corps, accueillir les signes de synchronicité dans notre vie, et de faire la différence entre le Sage et l’Enfant qui se manifestent à chaque fois que nous avons un choix important à faire dans notre vie.

-Le Sage.

Mature, il savoure ce qu’il a, est présent et heureux.

-L’enfant.

En AT- Analyse Transactionnelle, il peut avoir différents états en fonction du milieu dans lequel il évolue : tantôt libre, spontané, insouciant, ou, lorsqu’il se sent blessé, est dans un syndrome de toute puissance. Il trépigne, et cherche des signes de reconnaissance de son pouvoir sur l’autre.

S’ajuster c’est se reconnaître au travers des différents prismes et différencier en nous le Sage de l’Enfant, pour permettre à son soi essentiel de devenir source de la relation à l’autre. Avec sa propre créativité, ses dons naturels, tout ce qui fait le fondement de son identité.

Vers la maturité émotionnelle : Le processus de métamorphose de soi atteint une certaine complétude lorsque la maturité émotionnelle, l’acceptation de soi, toutes ses richesses internes sont éclairées d’un halo luminescent visant à révéler notre essence de créateur-innovateur à la fois inventif, productif et ce, quel que soit le ou les domaines dans lesquels on se distingue. C’est aussi sentir l’alignement cœur-corps-esprit, et savoir écouter et mettre à distance l’Enfant Roi qui se manifeste souvent.

Etre présent à soi globalement

La métamorphose de soi implique une présence à soi.

C’est une évolution qui invite plusieurs mondes :

  • les sensations (auditives, olfactives, kinesthésiques),
  • les pensées (cette activité psychique qui nous permet d’élaborer, d’organiser ce que nous pensons et ce que nous connaissons),
  • les ressentis (la manière dont nous percevons les choses).

Se relier à son essence et écouter son enfant intérieur

Mickaël Brown, auteur du ‘Processus de la Présence’ nous invite à intégrer notre enfance.

Pour lui, la trinité du père (la guidance), de la mère (la nutrition) et de l’enfant (l’innocence, la joie, la créativité) est latente au fond de nous ; et il conseille de rétablir une relation attentive et inconditionnelle avec notre enfant intérieur.

Nous connecter à notre enfant intérieur (ne pas confondre avec l’enfant Roi qui freine, provoque anxiété et réactive des peurs, liées à nos blessures), nous amène à évoluer sur une voie où nous sommes plus aptes à nous occuper de nous et à suivre notre guidance intérieure.

Se reconnecter à soi, se transformer pour exister aux yeux du monde

« Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière » nous dit Victor Hugo.

Ainsi va la vie, et sans doute avons-nous plus de force et de capacité à la métamorphose, à distinguer la lumière de l’obscurité, si nous avons connu des périodes noires (crise, deuil, maladie, rupture, licenciements). La nuit ne permet-elle pas aux cauchemars d’exister, pour s’évanouir dès les lueurs de l’aube ?

Dans ce mouvement de progression, pouvons-nous être en symbiose avec les processus de métamorphoses dont nous gratifie la nature (le gland qui se transforme en chêne, la chenille en papillon, la fleur en fruit, etc…) et exister dans notre unité d’être humain aux yeux du monde ?