Quels sont les talents cachés des cerveaux DYS ?

Etre dans la peau d’un DYS n’est pas une chose aisée. Voyons les choses autrement ! Et si nous parlions plutôt de don de dyslexie, de don de dyscalculie, histoire de positiver ce handicap ? Associé les deux mots dans la même phrase n’est pas courant n’est-ce pas ? Pourtant, force est de constater que les personnes qui ont des spécificités DYS sont avant tout des Personnes, ayant un cerveau juste différent ! Et si nous DYScernions les talents !

Tout le monde est un génie ! Mais « si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide » a dit Albert Einstein

Cerveaux DYS, comment apparaissent les troubles ?

Les cerveaux DYS ont des troubles spécifiques cognitifs de façon innée. Ils apparaissent souvent au cours du développement de l’enfant, avant ou lors des premiers apprentissages, et persistent à l’âge adulte.

A signaler : certaines personnes, victimes d’un traumatisme crânien ou opérées et soignées pour une tumeur cérébrale, peuvent également présenter des troubles spécifiques cognitifs.

Aujourd’hui il est reconnu que :

  • Ces troubles ont des répercussions sur la vie professionnelle et sociale.
  • Leur repérage, leur dépistage et leur diagnostic sont déterminants.
  • Des accompagnements et des assistances sont possibles.

Le saviez-vous ? « 10 à 20 % des enfants d’âge scolaire ont de la difficulté à lire. Parmi ceux-ci, environ 5 % présenteraient une dyslexie. » [Source Naitreetgrandir.com]

Voyez-vous l’importance du dépistage des DYS à l’école !

Dans la tête d’un DYS : exemple de dyscalculie

Voici l’histoire de Cécile, 40 ans, souffrant de dyscalculie depuis l’enfance. 

« Cécile a 40 ans toujours eu des difficultés à manier et à raisonner avec les chiffres. Petite, elle a eu du mal à apprendre l’heure, et était lente en calcul. Ses professeurs n’ont jamais détecté quoi que ce soit, ni ses parents. Elle se rend compte en tombant sur un article sur les DYS sur Internet, qu’elle souffre de Dyscalculie. Quel choc ! Elle a abandonné les maths après le bac et a fait carrière en tant que commerciale (vive la résilience par la calculette). Mais son monde professionnel aujourd’hui tourne autour des lettres. »

Rappelons que la dyscalculie est un « trouble spécifique des activités numériques : difficultés à acquérir et maîtriser les différentes connaissances et habiletés à l’œuvre dans les mathématiques (accès à la numération, apprentissage des opérations arithmétiques, résolution de problèmes ou géométrie). La dyscalculie est rarement isolée. Elle est fréquemment associée à une dyslexie-dysorthographie (trouble de la lecture) ou à une dyspraxie (trouble du geste et de l’orientation spatiale) et dans une moindre mesure à une dysphasie (trouble du langage oral) ou à un trouble de l’attention « avec ou sans hyperactivité » (TDA/H). » [Source Passeportsante.net]

Les DYS, source de valeur ajoutée pour les entreprises ?

Les personnes présentant des troubles ‘DYS’ ont une intelligence normale. Elles sont touchées par un dysfonctionnement localisé dans une zone du cerveau qui perturbe leur apprentissage.

Bien que les troubles ‘DYS’ puissent être déroutants dans l’environnement professionnel, ces personnes disposent d’atouts intéressants pour l’entreprise :

  • Intuition développée,
  • Concentration et Application,
  • Pensée imagée,
  • Pensée multidimensionnelle,
  • Créativité,
  • Conteur né, facilité à inventer des histoires, créer des films,
  • Quotient verbal élevé,
  • Stratégies de compensation ou de contournement,
  • Ingéniosité,
  • Aisance à comprendre les situations ou les mécanismes,
  • Courage, persévérance,
  • Désir constant de s’améliorer.

Cerveaux DYS et développement de la résilience

La résilience, non spécifique aux personnes ‘DYS’ est à souligner, car la plupart des personnes porteuses de handicap qui arrivent dans le milieu professionnel ont cultivé la résilience.

« C’est la capacité à se développer quand même, dans des environnements qui auraient dû être délabrant. » Boris Cyrulnik

Bien souvent identifiés au travers des troubles qu’ils présentent (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, TDAH ou TDA, problèmes mnésiques, Haut Potentiel-HPI) et leurs troubles subséquents (dysgraphie, dyscalculie, dysorthographie), leurs réels talents sont bien souvent occultés.

Et si l’on parlait de don de la dyslexie ? 

Et pourtant des études, dont celles de Logan (2007, 2008), démontrent et mettent en évidence que les adultes ayant une dyslexie sont surreprésentés chez les entrepreneurs, et donc les start-uppers, disrupteurs, avec un besoin de penser et d’agir librement et différemment.. (Ayons une pensée pour Steve Jobs et son «Think different»). En effet, leur imagination et leurs capacités créatives plus grandes ; ils sont habitués à mettre en place des stratégies de contournement. En effet, ils sont ingénieux, inventifs et déterminés.

Un autre élément intéressant : Doyle (2012, citée dans Sutton, 2012), psychologue industrielle, met en évidence que les personnes ayant une dyslexie éprouvent le besoin de travailler à l’extérieur des chemins déjà tracés afin de créer leurs propres règles et établir des liens entre plusieurs idées.

« Certains dyslexiques brillants deviennent des cadres supérieurs grâce à leurs dons leur permettant de « voir » la bonne stratégie et de mobiliser leurs collaborateurs.» Ronald D. Davis – Le don de dyslexie.

Tout comme les Asperger, les cerveaux DYS apportent leurs visions des choses avec leurs fulgurances. Espérons que leurs dons deviennent de vrais atouts en entreprises plutôt que d’être placardisés. Albert Einstein sans sa pensée visuelle ultra développée aurait-il fait progresser le monde ? Vive les DYS !

 

 

Pour aller plus loin :

Ronald Dell Davis a créé « la méthode DAVIS® » permettant aux dyslexiques d’utiliser leurs dons perspectifs pour surmonter leurs difficultés. Considéré comme retardé mental depuis l’enfance, puis dyslexique à l’âge adulte, il a travaillé très dur à comprendre son mécanisme et à en faire une force. Idée lecture : “Le don d’apprendre”.